L'avis du SNUipp-FSU sur le PPCR

REVALORISER VRAIMENT LES SALAIRES : UNE URGENCE

Depuis 1998, le coût de la vie a augmenté deux fois plus vite que les salaires des enseignants. Le point d’indice a été gelé de juillet 2010 à juillet 2016, diminuant de 6% sa valeur. Les deux revalorisations de juillet 2016 et de février 2017, de 0,6% chacune, ne permettent pas de compenser ces pertes.

L'annonce d'un nouveau gel en juin dernier est inacceptable pour la FSU et ses syndicats, dont le SNUipp-FSU.Ils revendiquent un véritable plan de rattrapage du pouvoir d’achat des fonctionnaires avec notamment une revalorisation conséquente du point d’indice et l’attribution
de 60 points additionnels, environ 230€ nets mensuels, pour toutes et tous.

LES OUBLIÉS DE LA REVALORISATION

Les discussions ouvertes avec le ministère sous pression du SNUipp-FSU ont permis d’acter quelques avancées pour certains oubliés de la revalorisation : création d’une indemnité pour les enseignants exerçant les missions de référents pour les usages numériques et les enseignants référents handicap ; évolution favorable du régime indemnitaire pour les enseignants en ESMS.

En revanche, pour ces derniers, la revalorisation sera effective s’ils perçoivent le montant maximum de l’indemnité pour mission particulière. Pour certains enseignants de SEGPA/EREA/ULIS collège, le nouveau régime indemnitaire sera moins avantageux avec une perte pouvant aller jusqu’à 400€ par an. Restent quelques catégories d’enseignants toujours exclus totalement ou partiellement de l’ISAE. Pour le SNUipp-FSU, le dossier n’est pas clos. Tous les enseignants quelle que soit leur affectation doivent bénéficier d’une revalorisation de 1 200€. Il poursuivra ses interventions auprès du nouveau ministère en ce sens.

L'EVALUATION

L’évaluation ne doit pas être liée aux résultats ni aux performances des élèves. A visée formative, elle doit être un véritable moment d'accompagnement et de conseil dans les pratiques pédagogiques pour le développement professionnel, contribuant ainsi à une meilleure réussite des élèves. Elle peut conduire les enseignants à participer à des dispositifs de formation choisis librement et à recourir à l’accompagnement de formateurs (PEMF, DEA, CPC, IEN...) L'accompagnement des équipes des écoles sur la base du volontariat peut permettre de sortir de l'isolement et faciliter les échanges entre pairs.

L'ACCOMPAGNEMENT INDIVIDUEL

Un véritable accompagnement demande des moyens budgétaires suffisants alloués à la formation et une véritable relation de confiance entre enseignant et IEN, rendant nécessaire qu’accompagnement et rendez-vous de carrière soient déconnectés. Le SNUipp-FSU s’interroge sur la mise en œuvre de cette mesure par le ministère actuel et la réalité que prendra cet accompagnement sur le terrain.

DES SALAIRES DECENTS POUR LES AESH, AED ET CUI

Les contractuels non enseignants dans les écoles pâtissent à la fois d’un faible salaire (traitement minimum de la Fonction publique ou SMIC) et de temps incomplets imposés entraînant des rémunérations généralement inférieures à 700€ mensuels. Comment vivre avec un tel salaire ? Le SNUipp-FSU revendique un salaire décent et un emploi à temps complet pour ces personnels qui exercent des missions indispensables dans les écoles.

Suite à l’action du SNUipp-FSU et des personnels, une professionnalisation des accompagnants des élèves en situation de handicap, est engagée (accès à un CDI, création du métier d’AESH et du diplôme d’État d’accompagnant éducatif et social).
Cela reste toutefois insuffisant. Le SNUipp-FSU revendique la création d’emplois de la Fonction publique pour pérenniser l’ensemble des missions exercées par les AESH et les contrats aidés.

INÉGALITÉS FEMMES-HOMMES

Au fil de la carrière, l’écart salarial entre les hommes et les femmes s’accroît passant de quinze jours de salaire annuel en début de carrière jusqu’à plus d’un mois et demi en fin carrière, soit plus de 300€ brut mensuels. Différents facteurs, plus ou moins reconnus, peuvent pénaliser les femmes : nature du poste occupé, incidence des interruptions liées à la naissance ou à l’adoption, temps partiel, déroulement de carrière et accès à la hors-classe...

À la retraite l’écart moyen entre les hommes et les femmes est plus réduit (4,7%) que pour les salaires (7,6%) du fait des bonifications sur la pension liées aux enfants.Pour le SNUipp-FSU il faut en finir avec ces inégalités. Cela pourrait par exemple passer par la mise en place de mécanismes de régulation assurant une égalité de traitement entre les femmes et les hommes sur l’ensemble de la carrière.

ALLÈGEMENT DE SERVICE POUR LES REP+ : DE PREMIERS BOUGÉS À TRANSFORMER

Le SNUipp-FSU a obtenu que les enseignants exerçant dans les 350 réseaux classés en REP+ bénéficient d’un allègement de leur temps d’enseignement de 18 demi-journées par an pour le travail en équipe, la formation continue et la relation aux familles. Il demande que le volume d’allègement soit proportionnellement égal à celui des collèges, soit près d’une demi-journée par semaine, ainsi que sa généralisation à toute l’éducation prioritaire pour en faire un premier pas vers l’allègement du temps d’enseignement pour tous les enseignants.